Texte produit en atelier d’écriture créative – vacances de Toussaint 2024

🖌 Chloé, 13 ans

La jarre à cookies

 

Dans une station-service une petite fille lisait un mot qu’elle avait trouvé par terre, c’était un petit papier jaune :

« Prends un cookie dans la jarre près de la caisse de la station-service », lut-elle.

Elle s’avança calmement vers la station-service en serrant son doudou.

« Esso 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, ouvert », lut la petite fille.

Elle entra dans la station-service fébrilement mais silencieusement.

« Caissier absent utiliser caisse automatique, 00h24, lut la petite fille sur l’horloge.

Elles se tourna vers la jarre à cookie et lut :

« Cookie gratuits, service à volonté »

La petite fille mit sa main dans la jarre mais dès qu’elle toucha un cookie elle disparut soudainement laissant à sa place un doudou et un petit cookie. Un homme passant par-là rangea le doudou dans un rayon et croqua le cookie à pleines dents.

 

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🖌 Arielle, 13 ans

 

 

Vérité ou vérité

 

Les plantes m’intéressent

Les animaux me passionnent

Tu penses à tes animaux, mais ils ne pensent pas à toi !

 

Les échecs me distraient

Les jeux de société me divertissent

Tu es fort aux échecs, mais tu n’y joues pas, tu te dis qu’il y a plus forts que toi.

 

New York tu aimes

Voyager tu adores

Tu aimes New York, pourtant tu n’y es jamais allé

 

Les cours m’intéressent

L’école parfois m’ennuie

Tu vas à l’école pour t’amuser mais pas vraiment pour travailler

 

Les légumes me tentent

Les haricots m’attirent

Tu manges des légumes, car c’est pour la santé, tu n’as jamais véritablement aimé

 

Parler me fait sourire

Raconter me fait aucun effet

Tu parles beaucoup, mais tu n’as rien à dire.

 

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🖌 Léonie, 14 ans

 

 

Retour au Pays Imaginaire

 

Je suis organisé. Je ne peux pas me lever le matin sans avoir quelque chose à faire ou un objectif à accomplir pendant la journée. Quand je suis seul, je me parle en anglais. J’ai toujours un livre sur moi. On m’a appris à dire « Ce n’est pas à mon goût » plutôt que « C’est dégueu, j’en veux pas ! », alors je prends un malin plaisir à ne pas le dire. J’ai une écriture spéciale que personne n’arrive à lire. Quand je ne connais pas un mot en anglais, je le dis en français avec un accent British ce qui donne « voiChtuRee » à la place de « car ». Je dis que j’aime lire mais je n’ouvre pas souvent un livre pour autant. Je joue du piano comme un pied. Je préfère le calme et la solitude plutôt qu’un groupe d’amis bruyants. Quand je suis fatigué, je suis de mauvaise humeur. J’aime travailler et faire semblant du contraire auprès de mes amis et de mes proches. Je préfère de loin la ville à la campagne. Quand quelque chose de pénible est à faire (comme débarrasser la table), je ne le fais pas jusqu’à ce qu’on me demande de m’y atteler mais si cette requête ne vient jamais alors ne compte pas sur moi pour l’exécuter de mon plein gré. Souvent, je mordille le bout de mon stylo pour avoir plus d’inspiration. J’aime apprendre des citations par cœur pour les ressortir lors d’un débat et ainsi paraître intelligent. J’aime danser le Rock. J’aime la musique car comme à très justement dit Friedrich Nietzsche : “Without music, life would be a mistake”. L’équitation me passionne même si je ne suis jamais monté sur un cheval de ma vie. Je ne comprends strictement rien au langage des scouts. Mon animal préféré est le loup, même si j’affectionne beaucoup le renard. J’aime les fleurs sans trop le montrer. Je ne porte que des chemises. Je déteste parler de moi (imagine le dégout que me prodigue l’écriture de ce texte !). J’ai des amis charmants avec qui je me compare beaucoup trop. J’ai une imagination débordante et bien trop enfantine. Je dors entouré d’oreillers. J’ai toujours froid aux pieds mais je ne mets jamais ni chaussettes ni pantoufles. Je ne me parfume pas. J’aime dessiner un fusain. Ma couleur préférée est le vert. Je suis taciturne mais j’écoute et analyse beaucoup. Je porte la couture en horreur. Je n’aime que les sports de combat.

Que je suis devenu banal mon Dieu ! J’espère que tu n’as pas trop honte de moi pour l’instant, mon fils, car je vais te montrer mes plus profondes pensées et espérances. Je vais te dire ce que j’ai toujours voulu te raconter. Je sais que tu en rêves souvent, que tu rêves de sillons pleins de souvenirs, d’histoires racontées tard le soir et de chansonnettes qui te bercent. Mais aujourd’hui, je vais te le dire : tout cela est vrai. Tu iras un jour visiter Pays Imaginaire, je te le promets. Un soir alors que tu dormiras tranquillement dans ton lit douillet, des fées viendront te chercher et t’emmèneront voir mon ancien antre. Là-bas, elles te raconteront mes batailles contre le Capitaine Crochet. Mais chut ! Des profondeurs l’océan, il pourrait vous entendre ce macchabé ! Il pourrait revenir et te provoquer en duel. Il dégainerait alors son épée, mais toi n’en n’ayant pas, tu serais battu d’avance. Ces dames aux longues ailes pourront même te montrer un de ses portraits. Captures-en bien chaque trait pour me les rapporter et ainsi revigorer le souvenir que j’ai de mon ancien ennemi. Tu suivras les princesses ailées, mon garçon, elles te montreront comment te cacher comme un Indien, te battre comme un pirate, nager comme une sirène ou voler comme j’ai longtemps su le faire. Tu rencontreras les nouveaux Garçons Perdus du Pays Imaginaire. Je ne les connais pas… Tu pourras apprendre à devenir comme eux si l’envie te prend : indépendants, fraternels et galants. Mais attention ! moi je veux que tu reviennes. Alors, tu leur proposeras, à ces pauvres petits, s’ils veulent une maman pour leur raconter des histoires comme la tienne te l’a tant fait, et un papa pour vous former à la discipline et au combat. Ils diront oui, je l’espère, car j’ai le même désir que toi : retourner au Pays Imaginaire.

 

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