Sélection de textes produits en atelier d’écriture – vacances d’hiver 2023

🖌 Léonie et Doreana, 12 ans

Chickenman en action

Pièce de théâtre en un acte

Scène 1

 

Une nuit de pleine lune. Un homme, seul, dans sa chambre située au dernier étage de son manoir. 

Mais qu’est-ce qui se passe ? Qui m’as réveillé ? Je dormais bien, moi, à rêver aux poulets passer un par un sous ma bouche ! Ah… Des bruits ! Est-ce la fièvre qui m’emporte ? Hélas ! Je ne vivrai jamais assez longtemps pour le savoir ! Pour la première fois de ma vie, je me sens seul dans ce manoir immense que mon père, mort, quand j’avais 20 ans, m’a laissé en héritage.

J’ai peur. Et si des fans étaient venus me kidnapper ? Des chuchotements…  Il y a des gens…! Vite ! La police !!

Attends… Peut-être que ce sont mes chers poulets qui viennent me nourrir ? Aller, viens à la fenêtre, c’est mieux ! Mais… la vitre est bloquée ! Celle d’à côté aussi…! Vite, Jeudi, ma chère servante, adorable poulette… ! Viens à mon secours !!

Jeudi arrache la fenêtre sans peine comme elle l’a fait à mes 200 autres vitres. Mais cette fois, elle a la main en sang. Elle la lèche d’abord, puis l’essuie sur sa robe blanche tout en me quittant.

Vite, la lampe ! Quel brouillard ! Mais… Qu’est-ce que… AH !! À l’aide ! Protecteur, sauve-moi ! Je ne veux pas mourir ! Pas maintenant ! Je vous en supplie… ! Mais… ce n’est que… Bête de moi ! Moi qui croyais voir la mort devant moi ! Ce n’est que des foulards blancs ! Avec deux gros points, non… Des… figures ? Petites, deux ? Avec des seaux. Peut-être qu’avec un peu de chance, ils contiennent des poulets ? Grillés ? De KFC ? Oh ! OH !! Quelle chance ! Vite, allons leur ouvrir !! Non. Un moment. Une tête qui surgit du foulard ! Mais… Ce n’est pas un enfant ! C’est un POULET !!!!!!!!!!!! Vite ! ALLONS LE CHERCHER !!!

Scène 2

Un garçon, Horace, et sa grande sœur, Claire arrivent à hauteur de l’entrée du portail du manoir.

Claire :      Dépêche-toi, Horace !

Horace :   C’est bon, c’est bon, j’arrive !

Il arrive à hauteur de sa sœur et s’écrie.

Horace     Ouh là, t’es sûre que c’est là ?

Claire       Mais oui !

Horace     Mais elle fait quand même peur, ta maison, Claire…

Claire       Mais puisque je te le dis ! tout le monde, enfin, mon amie, m’a dit que la dame qui habite là donne plein de bonbons !

Horace     Mais…

Claire       Il n’y a pas de mais, on entre.

Horace     Oh, tu as vu ça ?

Claire       Nan, quoi encore ?

Horace     Regarde, la lumière s’est allumée !

Claire       Ben oui, ça doit être la dame ! allez, entre.

Horace     Non, vraiment, Claire… demande d’abord si on a le droit de rentrer…

Claire       Mais je te dis qu’il n’y a rien à craindre !

Horace     Mais moi, j’en doute ! regarde les fenêtres, à part celles du haut, elles sont toutes cassées ! et les haies, regarde, elles sont presque mortes…

Claire       Eh bien c’est le choix de la dame que de ne pas s’occuper de son jardin. Peut-être que son jardinier a démissionné.

Horace     Non mais tu es stupide ou quoi ?

Claire       Pardon mais c’est pas un petit gamin de 8 ans qui va me faire la loi !

Horace     Et toi, tu as que 10 ans je te rappelle ?…

Claire       Justement. Allez, on entre.

Claire s’avance près du portail. Horace hurle.

Horace     T’as vu ??

Claire       Quoi, encore, Horace ?

Horace     La dame, elle est à la fenêtre !!

Claire lève la tête.

Claire       Bah quoi, elle a le droit d’être là ! c’est chez elle, après tout.

Horace     Mais elle est toute blanche…

Claire       Et bien…

Horace     Regarde, sa robe, elle a des tâches rouges… Il y a quelqu’un derrière elle… !

Claire       Horace, court !

Un rire de satisfaction se fait entendre. Puis un écroulement sourd.

Claire       Cours, cours, Horace !!

Une voix grave lance :

J’arrive mes petits poulets !

***

🖌 Léonie, 12 ans

Plus là

Dans mes mains tremblantes, se tenait mon vieux journal.

LE MONDE

29 janvier 2300

La plus grosse météorite jamais vue est atterrie sur la Terre

·       …

« Tout le monde ne parle plus que de ça ! mais personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé. Il y a des centaines de rumeurs qui courent de bouche en bouche. Certains disent que cette météorite était l’œuf d’un dragon, d’autres, une Poké ball géante venue pour attaquer le monde ! Mais seule une de ces rumeurs est vraie, et la voici :

C’était un samedi comme les autres, je m’étais levé tôt pour aller sur le chantier. Une fois arrivé là-bas, je commençais à enlever les débris de cristaux pour les transformer en énergie. Alors que la zone était presque entièrement dégagée on entendit un sifflement grave et long. Puis tous mes collègues se mirent à courir en hurlant que le ciel nous tombait sur la tête.

« Mais, ce n’est pas possible ! » me dis-je.

Je levai donc les yeux et vis une sphère bleue, parsemée de nuages, descendre sur nous telle une goutte de pluie. Je courrai de toutes mes forces. La boule s’écrasa sur le sol mais ne se brisa pas.

Elle roula jusqu’à se coincer entre deux cristaux.

Elle était d’un bleu attirant, et des nuages bruns et noirs couvraient son ciel. Elle avait comme de petites rayures sur le haut.

Tout le monde semblait attiré par cette « boule de cristal ».

Un homme, Fernand, voulut toucher cette merveille. Il le fit mais à l’instant où ses doigts touchèrent la surface du cristal, Fernand fut projeté dans cette boule. Il ressortit, quelques secondes plus tard, plus vieux. Il commença à nous raconter ce qu’il avait vu :

– J’ai vu, là-bas, mon futur, je l’ai vécu. Je vous ai tous vus ! Je suis là pour quelques brefs instants mais promettez-moi, mes chers petits, n’entrez jamais dans la planète de glace !

Et comme aspiré par la planète, Fernand repartit dans son monde.

Tout le monde se regardait avec de grands yeux. Certains reculaient et certains avançaient vers la sphère de glace. Pour ma part, j’avançai. Je ne savais pourquoi, j’étais comme attiré vers cette planète. Mais au moment où j’allais toucher celle-ci, je revis Fernand nous faisant jurer de ne jamais y aller. Je l’écoutai. Je ne voulais pas trahir celui qui était et sera toujours mon meilleur ami.

Et le massacre commença. Les personnes qui, par malheur, avaient touché la planète, disparaissaient en hurlant pour certains, et en silence pour d’autres…

Pendant 10 minutes, les bruits, les plaintes, retentirent dans le chantier, faisant bourdonner les oreilles de ceux, qui comme moi, avaient renoncé à partir.

Puis, pendant des années, il eut des avis de recherche, avec la tête de certains de mes collègues de travail, placardés dans toute la ville.

Il y eut même des soldats, venus des quatre coins du monde, mobilisés pour faire ce trajet impossible vers la planète.

Ils ne revinrent jamais.

Le 19 août 2333, la planète s’évapora, avec les travailleurs prisonniers, pour toujours. »