Scène 2
Un garçon, Horace, et sa grande sœur, Claire arrivent à hauteur de l’entrée du portail du manoir.
Claire : Dépêche-toi, Horace !
Horace : C’est bon, c’est bon, j’arrive !
Il arrive à hauteur de sa sœur et s’écrie.
Horace Ouh là, t’es sûre que c’est là ?
Claire Mais oui !
Horace Mais elle fait quand même peur, ta maison, Claire…
Claire Mais puisque je te le dis ! tout le monde, enfin, mon amie, m’a dit que la dame qui habite là donne plein de bonbons !
Horace Mais…
Claire Il n’y a pas de mais, on entre.
Horace Oh, tu as vu ça ?
Claire Nan, quoi encore ?
Horace Regarde, la lumière s’est allumée !
Claire Ben oui, ça doit être la dame ! allez, entre.
Horace Non, vraiment, Claire… demande d’abord si on a le droit de rentrer…
Claire Mais je te dis qu’il n’y a rien à craindre !
Horace Mais moi, j’en doute ! regarde les fenêtres, à part celles du haut, elles sont toutes cassées ! et les haies, regarde, elles sont presque mortes…
Claire Eh bien c’est le choix de la dame que de ne pas s’occuper de son jardin. Peut-être que son jardinier a démissionné.
Horace Non mais tu es stupide ou quoi ?
Claire Pardon mais c’est pas un petit gamin de 8 ans qui va me faire la loi !
Horace Et toi, tu as que 10 ans je te rappelle ?…
Claire Justement. Allez, on entre.
Claire s’avance près du portail. Horace hurle.
Horace T’as vu ??
Claire Quoi, encore, Horace ?
Horace La dame, elle est à la fenêtre !!
Claire lève la tête.
Claire Bah quoi, elle a le droit d’être là ! c’est chez elle, après tout.
Horace Mais elle est toute blanche…
Claire Et bien…
Horace Regarde, sa robe, elle a des tâches rouges… Il y a quelqu’un derrière elle… !
Claire Horace, court !
Un rire de satisfaction se fait entendre. Puis un écroulement sourd.
Claire Cours, cours, Horace !!
Une voix grave lance :
J’arrive mes petits poulets !
***
🖌 Léonie, 12 ans
Plus là
Dans mes mains tremblantes, se tenait mon vieux journal.
LE MONDE 29 janvier 2300 La plus grosse météorite jamais vue est atterrie sur la Terre · … |
« Tout le monde ne parle plus que de ça ! mais personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé. Il y a des centaines de rumeurs qui courent de bouche en bouche. Certains disent que cette météorite était l’œuf d’un dragon, d’autres, une Poké ball géante venue pour attaquer le monde ! Mais seule une de ces rumeurs est vraie, et la voici :
C’était un samedi comme les autres, je m’étais levé tôt pour aller sur le chantier. Une fois arrivé là-bas, je commençais à enlever les débris de cristaux pour les transformer en énergie. Alors que la zone était presque entièrement dégagée on entendit un sifflement grave et long. Puis tous mes collègues se mirent à courir en hurlant que le ciel nous tombait sur la tête.
« Mais, ce n’est pas possible ! » me dis-je.
Je levai donc les yeux et vis une sphère bleue, parsemée de nuages, descendre sur nous telle une goutte de pluie. Je courrai de toutes mes forces. La boule s’écrasa sur le sol mais ne se brisa pas.
Elle roula jusqu’à se coincer entre deux cristaux.
Elle était d’un bleu attirant, et des nuages bruns et noirs couvraient son ciel. Elle avait comme de petites rayures sur le haut.
Tout le monde semblait attiré par cette « boule de cristal ».
Un homme, Fernand, voulut toucher cette merveille. Il le fit mais à l’instant où ses doigts touchèrent la surface du cristal, Fernand fut projeté dans cette boule. Il ressortit, quelques secondes plus tard, plus vieux. Il commença à nous raconter ce qu’il avait vu :
– J’ai vu, là-bas, mon futur, je l’ai vécu. Je vous ai tous vus ! Je suis là pour quelques brefs instants mais promettez-moi, mes chers petits, n’entrez jamais dans la planète de glace !
Et comme aspiré par la planète, Fernand repartit dans son monde.
Tout le monde se regardait avec de grands yeux. Certains reculaient et certains avançaient vers la sphère de glace. Pour ma part, j’avançai. Je ne savais pourquoi, j’étais comme attiré vers cette planète. Mais au moment où j’allais toucher celle-ci, je revis Fernand nous faisant jurer de ne jamais y aller. Je l’écoutai. Je ne voulais pas trahir celui qui était et sera toujours mon meilleur ami.
Et le massacre commença. Les personnes qui, par malheur, avaient touché la planète, disparaissaient en hurlant pour certains, et en silence pour d’autres…
Pendant 10 minutes, les bruits, les plaintes, retentirent dans le chantier, faisant bourdonner les oreilles de ceux, qui comme moi, avaient renoncé à partir.
Puis, pendant des années, il eut des avis de recherche, avec la tête de certains de mes collègues de travail, placardés dans toute la ville.
Il y eut même des soldats, venus des quatre coins du monde, mobilisés pour faire ce trajet impossible vers la planète.
Ils ne revinrent jamais.
Le 19 août 2333, la planète s’évapora, avec les travailleurs prisonniers, pour toujours. »